Choupette est de retour. La célèbre Coccinelle de Jim Douglas a enfin trouvé une héritière taillée pour le Dakar, après quelques tentatives infructueuses dans les années 80. Cette fois, il en est une qui tient le sable, par la grâce de Stéphane Henrard, un pilote belge de 49 ans dont l’enfance a été bercée par le film de Walt Disney. «C’est un rêve de gosse, j’ai toujours été passionné par le petit qui va attaquer le grand, explique-t-il. Ça fait aussi partie de ma nationalité. En tant que petit pays, on est souvent confronté à des gens beaucoup plus puissants que nous. Là, c’est la petite voiture qui vient se confronter à des monstres.»
Pilote expérimenté qui a terminé trois fois dans le top 10 au général dans les années 2000, Stéphane Henrard s’est servi de son passé chez de gros constructeurs (Volkswagen, Renault) pour monter «DunBee» (contraction de dunes et de beetle, coccinelle en anglais) avec sa petite équipe. En tout, deux ans et demi de travail, un premier test sur l’Africa Race l’an dernier, et puis le grand saut en ce mois de janvier.
Au-delà du rêve de gosse, la Coccinelle sert également un autre dessein. «Beaucoup de gens me parlent du Dakar, et d’après ce qu’ils me disent j’ai l’impression que ce rallye a maintenant une connotation élitiste, avec l’image d’une course pointue, rapide, portée par du matériel super performant et évolué, raconte-t-il. Du coup, alors que certains rêvent de prendre le départ, ils ne le feront pas parce que dans leur inconscient c’est réservé aux pros.» Avec son copilote, Bruno Barbier, ils ont donc décidé de monter une petite voiture «fiable, sympa à conduire et pas trop cher» pour les aventuriers en herbe.
Une escorte de Coccinelles pour l'arrivée à Buenos Aires
Ce Dakar a valeur de test. S’il est réussi, les Belges proposeront en effet aux amateurs de venir sur la course avec cette voiture, contre une somme comprise entre 150.000 et 200.000 euros. On ne trouve pas moins cher sur le marché. Pour l’instant, tous les voyants sont au vert. 36e au général au moment d’arriver à Calama (Chili), ce mardi - «et encore, j’ai demandé à partir avec le numéro 53 [le numéro emblématique de la Coccinelle], donc on a perdu énormément de temps à remonter le peloton la première semaine», précise-t-il -, le Belge se dirige tranquillement vers Buenos Aires.
S’il y parvient, il deviendra le premier pilote à terminer le Dakar à bord d’une Choupette, comme tout le monde l’appelle au bivouac. «J’en serai très fier, dit-il. En plus, il paraît qu’un club Coccinelle de Buenos Aires nous attend pour nous escorter depuis l’entrée de la ville. Ce serait super émouvant.» Plutôt sympa comme motivation pour les 2.800 km qui le séparent encore du podium final
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